S’il parait évident pour la majorité des entreprises, la digitalisation des process manuels n’est jamais aisée tant les facteurs à prendre en compte sont multiples (mentalités, legacy, budget…). Elle reste pourtant indispensable pour rester compétitive et embrasser les évolutions socio-économiques qui impactent l’entreprise en 2023. De l’automatisation tous azimuts au cloud computing, de nombreux leviers de performance sont encore sous-exploitées par les entreprises cotées. Communiquer à cet effet est donc indispensable auprès du public. Les nouvelles technologies sont autant de clés de lecture du monde réel. L’opposition des deux est aujourd’hui fortuite et contre-productive.

A cet égard, l’URD doit également témoigner de la résilience de l’entreprise face aux risques engendrés par la digitalisation. Phishing, ransomware, violations… La cybersécurité est aujourd’hui un sujet majeur pour protéger la réputation de l’entreprise, sa clientèle et sa rentabilité et l’URD doit rendre compte des actions préventives mises en place.

Le cadre règlementaire à cet effet est par ailleurs pléthorique. Après la Loi Godfrain, le RGPD ou le Cybersecurity Act, un nouveau texte pionnier viendra compléter les jalons déjà posés : le Cyber Resilience Act.

Les données sont, elles-aussi, des ressources précieuses, incarnant désormais la substantifique moëlle du business de l’entreprise. L’action d’investir dans leur analyse avancée est un axe de communication et de recrutement pour toute entreprise dont la data governance est mature. De la captation à leur modélisation fine en passant par leur référencement, les entreprises data-driven sont plus à même de prendre des décisions éclairées, mettre en place des projets ambitieux sur le volet R&D, en anticipation des tendances du marché.

Un vrai coup de pouce pour l’image de marque et l’attractivité mais aussi un gage de conformité, puisque l’action de communiquer sur une data strategy implique de se montrer irréprochable sur le volet data protection. La boucle est bouclée !

L’exercice de l’URD ne peut plus se cantonner au sempiternel quatuor « gouvernance, stratégie, activités et engagements ». Il doit aujourd’hui sortir de ses simples lignes de sommaire afin de se moderniser et proposer un récit à ses lecteurs. Avant même de discuter du médium, il faut partir de la mission de l’entreprise, son parcours, ses forces, ses faiblesses, ses héros et héroïnes du quotidien. Un seul cap : l’alignement des valeurs.

Que ce soit pour des produits et/ou des services, le storytelling est une mise en musique de la stratégie de l’entreprise. Chaque valeur s’inscrit parfaitement dans la partition. Chacune d’entre elle guide les décisions, les actions et les relations de l’entreprise avec les parties prenantes. Utiliser des exemples concrets et des anecdotes permet d’illustrer cette histoire. Initiatives citoyennes, actions de bénévolat, témoignages personnels aux quatre coins du monde… En racontant des histoires authentiques et significatives, l’entreprise crée des connexions émotionnelles avec ses lecteurs tout en renforçant son image de marque.

C’est une évidence : les URD sont majoritairement des documents avec du texte, beaucoup de textes. Il n’est cependant pas trop tard pour commencer à innover en les rendant plus immersifs et sensoriels. C’est pourquoi la rédac’ de DII a recensé quelques idées pour rendre cette documentation financière et extra-financière plus engageante.

• Du contenu multimédia : Interview vidéo des dirigeants et/ou des collaborateurs, spots publicitaires… Donner vie à l’URD n’a jamais fait de mal. En lieu et place de la traditionnelle tribune de préambule, pourquoi ne pas tendre le micro aux dirigeants directement pour en faire un podcast d’ouverture ?
• Des infographies et graphiques dynamiques : Que ce soit pour scruter les performances passées ou sonder les prévisions futures, donner au lecteur le choix d’explorer librement est un véritable levier d’engagement.
• De la réalité virtuelle : Sous la forme de visite virtuelle de l’un de ses magasins ou en totale immersion sur l’une de ses chaines de production, un URD en réalité virtuelle marquera les esprits des actionnaires et investisseurs.
• Des histoires interactives : Raconter l’histoire de son entreprise par l’intermédiaire d’un jeu vidéo narratif, c’est possible (si tant est que les ressources technologiques soient à disposition)
• Des simulations d’investissement : l’URD étant avant tout destiné aux actionnaires et investisseurs, un outil de modélisation qui répondrait à différents scénarii leur permettrait de visualiser et mieux comprendre les risques et opportunités à venir.

Il ne s’agit ici que de bribes. Nombre de ces idées dépendent du budget et des ressources techniques et créatives alloués à la rédaction du Document d’Enregistrement Universel, un exercice aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre redéfinition de la valeur travail dans nos sociétés, crises successives et bouleversements technologiques, l’URD doit se transcender pour se faire le calque des stratégies de l’entreprise citoyenne et ainsi répondre à son objectif premier : projeter, convaincre et séduire ses parties prenantes.