L’IA en entreprise, une révolution à deux vitesses ?

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Par Capucine de la Bigne, Directeur Editorial Content | DII – Drive Innovation Insights

18/03/2024

L’IA générative devrait engendrer un supplément de 2,6 à 4,4 trillions de dollars par an pour l’économie mondiale grâce à l’amélioration de la productivité*. Vous avez bien lu. TRILLIONS.
Dès lors on comprend pourquoi, des startups aux groupes internationaux en passant par les acteurs publics, celle-ci suscite un tel engouement… sur le papier ! Car dans les faits, les entreprises qui s’aventurent sur le chemin de l’IA semblent plutôt le faire à marche forcée…

En fonction des continents, entre 4 % et 10 % des entreprises seulement l’utilisent « régulièrement », selon McKinsey. Or, cette technologie, souvent décrite comme une véritable révolution systémique, promet des changements au moins aussi importants que la déferlante web des années 2000. En France, le Comité Interministériel sur l’IA générative a rendu son rapport le 13 mars dernier, avec des conclusions plus qu’encourageantes : 5 % des emplois dans un pays comme la France pourraient être automatisés et remplacés par l’IA. En parallèle, d’autres métiers seraient créés, « et viendraient plus que compenser » ces pertes, grâce à un effet positif de l’IA sur l’emploi. Encore plus fort : « Au bout de dix ans, la hausse de PIB serait comprise entre 250 et 420 milliards d’euros, soit le même ordre de grandeur que l’activité actuelle de l’industrie dans son ensemble ».

Pour l’heure, on est encore loin de la révolution annoncée et les entreprises restent globalement prudentes. Si certains grands groupes débloquent des budgets conséquents pour gagner une longueur d’avance sur le sujet, les PME et ETIs semblent plus en retrait. Et pour cause ! 2 patrons de PME sur 3 ne se sentiraient pas concernés par l’IA.

Il faut dire que jamais une technologie ne s’est développée aussi vite, avec des progrès parfois difficiles à suivre en temps réel et qui effarouchent une partie du corps social de l’entreprise. Si l’IA générative touchera à terme près de 60% des emplois dans les pays occidentaux (FMI), la figure du collaborateur augmenté interpelle les salariés, pour la plupart étonnement peu séduits à l’idée de se voir délestés des tâches les plus répétitives ou à faible valeur ajoutée.

Au milieu de ces atermoiements, une nouvelle figure semble émerger : celle du Directeur IA, dont le scope à géométrie variable recouvre notamment la modernisation des processus métiers, l’acculturation IA, l’identification de cas d’usage pertinents et leur passage à l’échelle, l’élaboration d’une vision long terme… Le tout dans un cadre éthique et une gouvernance maîtrisée ! Un facilitateur censé aider les entreprises à opérer un virage IA parfois soudain.

Reste à déterminer ce que les entreprises feront des gains de temps réalisés. Réorganisation ? Réinvention de l’entreprise ? L’horizon est ouvert, les potentialités nombreuses. Et quid de l’implication du DRH, dont la figure est redevenue centrale au sein des organisations depuis la Covid-19 et auprès des directions métiers, afin d’accompagner sereinement le déploiement de cette révolution technologique ?

L’agence Drive Innovation Insights, observatoire des tendances métiers depuis 1993 et créateur de clubs professionnels B2B, fait régulièrement le point sur la révolution IA et ses impacts protéiformes et multisectoriels. Pour en savoir plus sur le sujet, rendez-vous lors de nos prochains évènements :

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